Baptiste W. Hamon

Chers amis,

Je ne suis pas peu fier de vous présenter les chansons de mon nouvel album « Country ».

Pour ceux d’entre vous qui connaissent déjà mon travail, vous savez que la country est la musique qui m’anime et m’inspire depuis que j’ai découvert les chansons du poète et songwriter texan Townes Van Zandt alors que j’étais encore lycéen.

J’ai depuis lors toujours voulu teinter mes albums de références plus ou moins appuyées au genre, mais jamais jusque-là je n’avais poussé la démarche jusqu’à vouloir sortir un disque complet de country dans notre langue. Voilà qui est fait.

Vous le savez certainement, la country a une drôle d’image en France. Elle est à la fois un jardin secret bien gardé pour ses connaisseurs, qui savent toute la profondeur, la poésie, la complexité et la dimension subversive du genre. Mais la plupart du temps, elle est surtout associée à ce tableau un peu ringard d’un cowboy qui crie « yihaaa », ou d’une soirée déguisée où l’on se prendrait par les dessous de bras en dansant sur la reprise parodique, par le groupe de dance suédois Rednex, de la chanson traditionnelle Cotton Eye Joe.

C’est contre ces préjugés et ces malentendus que j’aime parler de country là où je passe, et expliquer à quel point cette musique est riche et diverse, autant que peuvent l’être d’autres genres mieux connus comme le hip hop ou la chanson française.

Des poètes mélancoliques comme Hank Williams, Jimmie Rodgers ou Townes Van Zandt, jusqu’aux rebelles contestataires comme Willie Nelson ou Kris Kritstofferson, en passant par le génie pop d’une Dolly Parton ou les combats avant-gardistes de Loretta Lynn…

La country peut être divisée en au moins deux dizaines de sous- genres, le Honky Tonk, le Bluegrass, la Old Time, le Cowpunk, la Cosmic Country, le Bakersfield Sound, la Outlaw, le Western Swing, l’Altcountry, les Cowboy Ballads, les Singer Songwriters, le Gospel, j’en passe et des meilleurs.

Plus récemment, elle se teinte avec succès de sonorités électro ou hip hop, et la génération Z s’en est emparée, tiktok et les plateformes de streaming avec, faisant de la country le genre le plus apprécié des américains en 2023 selon the Economist, devant le hip hop justement qui jusque-là paraissait indétrônable.

Le dernier album de Beyoncé, et ceux à venir de Lana Del Rey et Post Malone jouent comme une ultime bravade à ces clichés trop longtemps entendus, d’une musique un peu pauvrette, pas dans le coup et tristement renfermée sur elle-même. Et c’est une bonne nouvelle pour tout le monde !

En ce qui me concerne, j’ai commencé à travailler sur mon nouvel album l’an passé, en écrivant à la fois des chansons originales qui reprendraient les codes du genre, ainsi que des adaptations en français de classiques souvent méconnus par chez nous, afin d’en proposer une lecture singulière, avec nos mots à nous.

Il est à noter qu’en France, les rares artistes qui se sont essayés au genre ont paradoxalement connu un très fort succès avec leurs chansons, contredisant l’assertion parfois entendue que « la country, ça ne marche pas en France ». On peut par exemple citer Eddy Mitchell avec Sur la Route de Memphis, Joe Dassin avec Salut les Amoureux. Johnny Hallyday avec la Ballade de Bobby McGee, Hugues Aufray, Dick Rivers, Véronique Sanson, Jean-Louis Murat, Nana Mouskouri et quelques autres.

Je suis heureux de m’inscrire à ma façon dans leur lignée, en essayant de proposer une musique à la fois sincère, poétique et populaire,

joyeuse et mélancolique à la fois, et qui témoigne de l’immense bonheur que j’ai à pouvoir continuer ce si spécial et formidable métier de songwriter.

Pour votre écoute, un grand merci.

Baptiste W. Hamon